One by one, eleven
Prix d'Amérique 2011
Photos www.aprh.fr
Fans de l'idéale diagonale, votre rendez-vous préféré est avancé!
One by One, Eleven, en cette année 2011, onze des dix-huit concurrents ont déjà disputé au moins un Prix d'Amérique.
One by One... Allégorie du face à face idéal. Qu'il soit amoureux ou... hippique. Deux êtres à même hauteur, individualités préservées.
Quelque soit le résultat, dimanche, la chronique d'un duel annoncé depuis des lustres trouvera son heureux épilogue : la rencontre tant attendue entre Ready Cash et Maharajah.
Il peut arriver tant et tant de choses à un jeune cheval, alors à deux, imaginez!
Finalement, les Dieux du Turf auront été sages et comme, à priori, les deux 6 ans devraient se présenter non seulement dans la force de l'âge, mais aussi au mieux de leur forme, l'affiche est resplendissante.L'un en France, l'autre en Scandinavie, défraient la chronique hippique depuis plus de trois ans. Deux destins parallèles, deux palmarès ronflants aux multiples groupes I.
Le Suédois, grand vainqueur de l'U.E.T. sur le trottoir de Tampere, a été battu par Lisa America dans le Grand Prix d'Oslo, avant de laisser Torvald Palema, Brioni, Nu Pagadi ou encore Iceland en découdre avec la fille de Varenne dans les Grands Prix estivaux 2010.
Le Français a retrouvé le bonheur des prés, celui des nuits à la campagne. Soigné, qui plus est, pour des pointes d'arthrose dans le dos qui l'handicapèrent à 4 et 5 ans, sa fougue est redevenue panache.Programmée pour le Prix d'Amérique 2011 depuis toujours, cette première opposition ravit les afficionados du Trot qui vont chercher, cet hiver, le nouveau Roi d'Europe, le digne successeur de Meaulnes du Corta, lequel aura marqué les esprits plusieurs années durant.
MAHARAJAH, cette semaine à Grosbois
Premier semestre 2010Oyonnax, héros d'Amérique, et Quaker Jet, son dauphin, confirment en enlevant, respectivement, le Prix des Ducs de Normandie et le Prix de l'Atlantique.
Par la magie d'un sprint désormais légendaire, par l'extrême régularité de leurs performances ensuite, tous deux en douze mois sont passés du statut d'outsiders à celui de bases incontournables.Avant de connaître une nouvelle alerte tendineuse, Meaulnes du Corta soigne son dernier hiver, remportant coup sur coup le Prix de France et le Grand Critérium. Dans l'intervalle, Private Love et Oasis Gédé s'invitent définitivement parmi l'élite, en finissant première et seconde du Prix de Paris.
Première Steed, troisième du "Cornulier" et seconde du Prix de France, réussit son meeting, au contraire d'Olga du Biwetz, qui jette l'éponge, suite à son Prix d'Amérique manqué.
Reine de Vincennes, Nouba du Saptel cumule, quant à elle, les places au plus haut niveau, quatrième des Prix d'Amérique et de France, troisième de "l'Atlantique", seconde de Qwerty, dans le Prix René Ballière. Placé à plusieurs reprises, Orlando Sport s'affirme au très haut niveau.
Les douze dernières semainesLes quatre "B" sont fatales à Qwerty, pas au mieux, et à Qualmio de Vandel. Autres victimes, Prince Gédé se retrouve de nouveau arrêté. Un petit tour et puis s'en vont, Quarcio du Chêne et Nu Pagadi sont déjà repartis aux confins de l'Union. Brioni, toujours là, devra se contenter des Petits Internationaux
Sur l'écran noir de ses jours blancs, Vincennes accueille aussi les deux célèbres filles de Varenne, Lisa America, Championne d'Europe aux dépens de Torvald Palema, et Lana del Rio, sa contemporaine et rivale de toujours. Excellentes non loin de Ready Cash, elles réussissent leur entrée dans la danse. Lana del Rio prendra même sa revanche sur Ready Cash dans un atypique Prix Ténor de Baune.
Malheureusement, Lana del Rio sera l'unique Italienne, au départ, le Gala de Trot aura été la course de trop pour sa demi-soeur... Mise au repos, Lisa America est "out" pour le moment.
Tous les héros de l'été, qu'ils soient suédois, italiens ou d'origine allemande, ont maintenant décliné la lutte. Un temps pressenti, Iceland, vainqueur "à la mode" et à la surprise quasi-générale de l'Elitloppet, a finalement renoncé.Fraîcheur : maître-mot? Après un long break, Olga du Biwetz enlève, coup sur coup, les deux plus belles courses de sa carrière. Et pas d'une simple encolure, mais en pulvérisant l'opposition, aussi bien dans le Grand Prix des Nations que dans le Prix de Cornulier, dimanche dernier.
Ses balades avec Emma Souloy, sa cavalière de 9 ans, lui font un bien fou, et comme Vincennes adorent les jolis dénouements...
Porter le 18 dans un Prix d'Amérique, c'est un peu comme ouvrir les Jeux Olympiques en arborant le drapeau de son pays, c'est une reconnaissance pour l'oeuvre accomplie ; le gagner avec le 18, c'est entrer dans la très grande Histoire du Turf.
Reine incontournable, Nouba du Saptel s'est donc fait pîquer l'honneur de clore le défilé. Une certaine discrétion a prévalu lors des préparatoires. La plus expérimentée, au départ, Nouba du Saptel participe à son quatrième Prix d'Amérique d'affilée, son dernier, avec une chance évidente.Nuit Torride, virevoltante actuellement, dispute, quant à elle, à 10 ans son premier Prix d'Amérique. Une consécration méritée car elle a dû batailller lors des deux derniers mois pour être certaine d'être au départ.
Il fallait un compte en banque de 662 910 euros - les gains de New des Landes - pour entrer dans le casting du Prix d'Amérique 2011. Private Love s'est brillamment qualifiée en dominant avec style le Prix du Bourbonnais, confirmant ainsi son Prix de Paris victorieux.Au paradis des finisseurs, l'équation de la réussite s'appparente à un "Pars bien, planque-toi, choisis le meilleur dos, prie pour que les relais en tête de course ne t'embarquent pas sur un Styx improbable, toujours le meilleur dos, puis jaillis!"
Maîtres-tacticiens en 2010 : Oyonnax et Quaker Jet, indiscutablement.
2011?
Nouba du Saptel, Lana del Rio, Private Love, Olga du Biwetz, Nuit Torride et Oasis Gédé, pétillant cocktail d'embuscades savamment orchestrées... Non, non, vous ne pourrez pas monter à dix sur le podium!
Première Steed, camouflée, archi-planquée, et même fautive dans le "Cornulier", Quarla, cinquième dans des allures irrégulières du Championnat monté, seront timidement vues sur un second plan en compagnie d'Orlando Sport, promptement rétabli mais qui risque tout de même de manquer encore, de Perlando et de Paris Haufor, lesquels devront impérativement démarrer - ce qui n'est pas toujours leur sport!
Huit femelles, dix mâles... Toujours en avance sur son temps, l'Assemblée du Trot européen, pour sa fête principale, annonce une quasi-parité de bon aloi.
Désormais préservées par un programme de semi-classiques réservé à leur sexe, puis par les précoces saisons de monte de leurs contemporains, mettant néanmoins à mal les poulains dans les rendez-vous classiques, les meilleures femelles montent joyeusement en gains, à l'âge, s'invitant souvent à deux sur les podiums les plus huppés. Fanny dans la Grande Course depuis 1999, gageons qu'il ne faudra pas attendre douze ans avant de saluer une nouvelle Reine d'Amérique!Beaucoup de leaders classiques sont éclipsés. Des neuf concurrents ayant disputé à 5 ans les Prix d'Amérique 2008 et 2009, aucun ne sera au départ, ce dimanche. En ajoutant les trois "R" de l'an passé, on arrive à la statistique effrayante de 1 sur 12, sur les trois dernières années : Ready Cash.
Les places se libèrent avec l'âge. Indiscutable logique, flagrante chez les "P" et les "Q"!
Souvent, les placés de Critériums supplantent par la force des choses les anciens leaders. Quaker Jet et Quarla à la place de Qualita Bourbon, Quaro et Qualmio de Vandel ; Private Love, Première Steed et Perlando au lieu de Pearl Queen, Popinée de Timbia, Prince d'Espace et Prodigious.La roue tourne très vite... Le temps est venu pour Maharajah, Ready Cash, Roc Meslois, en demi-teinte lors de ses derniers parcours, et au cadet Sévérino, d'être définitivement lâchés dans le grand bain. Souhaitons-leur le plus difficile, désormais : durer.
One by One, Eleven... Songe trop joli, idéal impossible. Quand 1 et 1 ne font plus seulement deux! En amour aussi, peut être...
Dimanche, au mieux, il n'en restera qu'un. Impitoyablement! Comme en amour, souvent...
Vincent le Roy